Il s’appelle Ma Peter, ne parle ni français, ni anglais. Mais qu’on se rassure! Il cuisine comme il parle: chinois et cantonais. Venu d’Hong Kong, le nouveau chef du Lili gagnera-t-il l’étoile que son prédécesseur Tang Chi Keun, retourné lui à Hong Kong, et qui vient d’y gagner deux étoiles – oh ironie du sort- n’a pas eu? C’est tout le mal qu’on lui souhaite. La maison, désormais sous la houlette du chef exécutif Christophe Raoux, le mérite, non seulement le beau décor de théâtre façon Shanghai années 1930, mais aussi le service explicatif, précis, pédagogique. Et, bien sûr, la cuisine qui s’y livre en belles assiettes aussi esthétisantes que savoureuses.
Dim sum (hakao) à l’encre de seiche, ravioli shanghaïen à la chair de crabe, anguille en aigre-doux sauce haricots noirs et cacahuète ou salade de poulet croustillant aux kumquats et pomelos, avec sa fine croûte caramélisée, séduisent sans mal. Il y a aussi l’échine de porc laqué avec sa poitrine croustillante et le boeuf (un bémol pour la viande pas très tendre, style plat de côte ou macreuse) en croûte de gingembre. Voilà en tout cas assez, avec le joli bol de riz aux fruits de mer, pour se donner envie de faire là étape exotique et séduisante.
En issue, la crème de mangue avec sa boule de riz au sésame sa mini tarte aux œufs est simplement superbe. Voilà une demeure de haute volée à redécouvrir. Thé vert, saké ou grands vins français y jouent les escortes princières
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