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L’ancien chef de gare à Saulieu n’a rien oublié. De l’Italie de son père aux cuisines bien fréquentées de Saulieu, Gino évoque son parcours et la chance de sa vie : la rencontre avec un chef médiatique mais aussi fidèle en amitié. « Je vais te dire un truc… » Avec Gino les histoires commencent souvent ainsi. Cela vient peut-être de ses origines italiennes, en tout cas, ce solide gaillard de 63 ans ne badine pas les anecdotes. Sa vie s’égrène d’ailleurs souvent au fil de ces dernières. Une rencontre autour du persil « La première fois que j’ai rencontré Bernard, c’était dans une soirée pétanque à Saulieu. C’était un très bon tireur, il avait une bonne patte gauche. On s’est mis à discuter fruits et légumes et il m’a dit qu’il avait besoin de persil. Je lui ai répondu tout de suite que je pouvais le dépanner. C’est comme cela qu’à 1 heure du matin, nous nous sommes retrouvés dans mon jardin à chercher du persil. » À ce moment-là, ce bon vivant est connu sous une autre casquette : celle de chef de gare à Saulieu. Ses heures perdues, il les consacre à une passion familiale : son jardin et son fameux persil. « Bernard ne connaissait pas cette variété. Il était habitué au persil que l’on trouve en France, pas au mien. C’est un persil aux grandes feuilles que l’on appelle le Géant d’Italie », détaille ce passionné avant d’évoquer la mémoire de ce père marbrier-carreleur qui lui a tant appris. « Il aimait la cuisine du soleil riche en couleurs et en herbes aromatiques bien sûr. Il faisait pousser du basilic, du romarin, deux variétés de sauge, de la livèche, de l’estragon. » Et cet inarrêtable conteur de livrer sans attendre un autre secret de famille. « Tout comme moi, mon père dépannait également un restaurateur du coin, celui qui tenait Le Renaissance, à Saulieu ». Le coup de pouce du chef Puis c’est le retour sur terre, forcément brutal, pour celui qui aime tant la travailler chaque jour. La gare de Saulieu est appelée à fermer et Gino refuse les deux mutations qu’on lui propose. Mais son ami Bernard - qu’il côtoie tous les jours - veille au grain. « Lorsque j’étais chef de gare, il m’avait déjà proposé de travailler pour lui mais j’ai toujours refusé et je lui disais : “J’ai quand même une place sûre aux chemins de fer”. » Finalement, la promesse du chef était toujours d’actualité. Le registre du commerce signé, la nouvelle vie de Gino dans les fruits et légumes démarrait tambour battant. Un jour à Lyon, un autre à Rungis, à passer les commandes pour le compte du relais Bernard Loiseau avec plus ou moins de fébrilité. « Tout ce que j’ai vécu, je le dois à Bernard. Je pense souvent à lui?! » « Au début, ce n’était pas évident, je n’y connaissais rien. » Puis cet autodidacte s’y est mis, a vite pris goût à ce métier et s’est forgé une solide réputation. Au contact des grandes maisons, son amour des bons produits n’est pas passé inaperçu, a tel point que le chef Guy Savoy, grand ami de Bernard Loiseau, fait aussi appel à ses services. Aujourd’hui à la retraite, celui que le chef présentait toujours comme son « jardinier » transmet en douceur l’affaire à son fils Romuald (dit « Voyou ») qui travaille toujours pour la maison Loiseau. À la manière de ce chef charismatique dont il a croisé la route, il renvoie à son tour la pareille. « Tout ce que j’ai vécu, je le dois à Bernard?! Il me manque et je pense très souvent à lui. » L’inverse est sans doute également vrai?! Simon Rigal Suivre @SimonRigal
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